Cinémas hors circuits

 

Vidéochorégraphies & documents inédits 1999-2006
Antonin De Bemels

bannière salon DVD 2008

Les créations vidéographiques d’Antonin De Bemels sont troublantes. Par certains aspects, elles nous renvoient au cinéma des origines et à ces photographies mythiques d’Eadweard James Muybridge. On y perçoit d’ailleurs des préoccupations communes évidentes, comme cette fascination pour l’analyse du mouvement ou la notion de photogramme. Mais ici, la décomposition du mouvement répond à une logique créatrice, à une volonté démiurge de contrôler le temps par la manipulation des images et le montage.
Au centre du dispositif se trouve le corps, et particulièrement le corps dansant ou plutôt sa recomposition à la fois spatiale et temporelle, passée au crible de différents procédés d’assemblage. Ainsi, surimpressions, collisions, répétitions, va et vient, arrêts, rémanences, montage syncopé et elliptique concourent à entraver, juguler et conditionner la fluidité naturelle du mouvement. De ce rapport de force surgissent des corps fragmentés, en lutte entre les intervalles et les jointures, des corps qui s’agitent comme possédés par la chorée, des corps qui fusionnent et donnent vie à de nouvelles créatures hybrides : figures symboliques (la marionnette, l’androgyne) ou évocations mythologiques (Narcisse, Lilith).L’homogénéité des travaux vidéos et des documents inédits réunis dans le cadre de cette édition apporte un éclairage sur la recherche et les expérimentations poursuivies par Antonin De Bemels, ces dix dernières années, à travers différentes formes plastiques : vidéos, installations, scénographies, autour de la problématique du corps et du mouvement.
 
Dossier de presse
 
Site d'Antonin De Bemels
 

 

 

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videochoregraphies
 
FILMS PRESENTES
 
Peau Pierre - 18' - 2002
This is happening somewhere.
The place is not defined.
There is only what we see.
Bodies
Beyond the bodies there is nothing.

Ce film est fait à partir d’images vidéo prises lors d’une séance photo dans le Palais des Papes à Avignon. Il y avait deux corps nus, un homme et une femme, et tout autour d’eux la pierre. La photographe n’arrêtait pas de parler, leur disant de faire ceci ou cela, de bouger ou de rester immobile. J’étais caché dans une petite alcôve, observant en silence à travers l’œil de ma caméra. Une relation intime s’est installée entre ces corps et le mien, le temps de la prise de vue. Par des moyens électroniques, j’essaie de transmettre au plus près les sensations et significations potentielles que je trouve dans mes images et cherche en vain dans les siennes.

Au quart de tour - 6'50'' - 2004
Un homme avance à travers le paysage. Mais ses pieds sont fixés au sol et il n'y a pas de paysage autre que son propre corps…
S'inscrivant dans la continuité de "il s'agit" (2003), ce projet s'articule autour de la notion de "mouvement immobile". Par la succession rapide de plusieurs points de vue différents sur un même objet - un corps statique répétant en boucle une séquence de gestes simples - se met en place une vision "polyscopique" du corps humain. Dans un mouvement perpétuel de déconstruction/reconstruction de ses parties visibles, mains, bras, visage, ce corps en ébullition modifie la géométrie de l'espace dans lequel il s'inscrit autant qu'il modifie sa propre physionomie. Tentative de film cubiste.

 
Light body corpuscles - 6' - 2005
Des étincelles s’agitent, scintillantes, et se révèlent peu à peu être des parties de peau captées par des rayons de lumière. La silhouette d’un corps humain émerge. Ses pieds, qu’on devine retenus au sol, sont invisibles. Un torse de sexe indéterminé se dessine, les bras et la tête s’agitent frénétiquement, répétant le même schéma, encore et encore jusqu’à...
 
Se fondre - 24' - 2006
Trois personnages, trois corps, trois trajectoires:
Piéton marche dans la ville, Pensée se disperse, Pantin sort tout doucement de son immobilité…
Comment trouver sa place dans la réalité qui nous entoure? Certains s'y fraient un chemin, d'autres se mélangent à elle, d'autres encore trouvent un moyen de s'en échapper… Le mouvement est la clé de tout.